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Dans cet extrait, Henry Bily raconte sa libération, du camp de Dachau jusqu’à sa sortie de l’Hôtel Lutetia.

Henry Bily est né le 28 juillet 1920 à Paris, dans le XIIème arrondissement. Son père, Samuel Bilsky, est né à Lutotov (Russie) en 1893, sa mère, Sabrina, à Lodz (alors en Russie) en 1899. Henri a un frère et une sœur. Son père, fourreur, est installé dans un atelier 20 rue de Wattignies (XIIème arrondissement, Paris). La famille a peu d’attache avec la religion. Henri et son frère font partie des Éclaireurs israélites de France.

Après la défaite française, les Bily sont arrêtés par une patrouille allemande à Angoulême, alors qu’ils cherchent à franchir la ligne de démarcation. Ils sont remis en liberté quinze jours plus tard, après un passage devant un tribunal allemand. Ils parviennent finalement à passer en zone Sud, séparément. Un temps à Montauban, les enfants rejoignent les parents, installés à Nice.

Dans cette ville, Henry rencontre un étudiant qui lui permet de rentrer dans le mouvement de résistance Combat. Il y apprend le maniement des armes et effectue des activités de recrutement, de propagande et de sabotage.

En 1943, sa famille s’installe dans le village de Clans, au Nord de Nice. Henry demeure à Nice mais il se trouve à leurs côtés, le 23 octobre 1943, au moment où les Allemands, qui viennent de prendre le contrôle de la zone d’occupation italienne, font irruption dans le village et arrêtent 27 juifs. La rafle est menée par Aloïs Brunner. Henry est lui-même arrêté mais il parvient à avertir ses parents qui échappent à l’arrestation. Après un passage par l’Hôtel Excelsior de Nice où se trouve le quartier général allemand, il est transféré au camp de Drancy. En gare de Lyon, il tente vainement de s’échapper. De Drancy, il est déporté le 20 novembre 1943 à destination d’Auschwitz.

Après quelques semaines de quarantaine, il est dirigé vers le camp de Monowitz-Buna pour effectuer des travaux de terrassement. À Birkenau, il participe à la construction de la voie de chemin de fer (rampe intérieure). Au printemps 1944, il travaille au « Canada », zone de Birkenau où sont triés les effets personnels des déportés arrivés au camp.

Il est transféré en novembre 1944 au camp de Stuthof, près de la Baltique, puis dans différents camps, à Hailfingen et à Dautmergen. Il est finalement évacué à Dachau, devant l’avance des Alliés. Là, il attrape le typhus et manque de mourir. Il est sauvé par l’arrivée des troupes américaines. Après quelques semaines, Henry est envoyé sur l’île de Reichenau, sur le lac de Constance, où il reçoit des soins. Il est ensuite rapatrié en France par train. Il transite par l’Hôtel Lutetia avant de rentrer chez lui où il retrouve ses parents, ainsi que son frère et sa sœur.

Dans l’après-guerre, Henry dirige un magasin de vêtement puis met sur pied une affaire de cravate. De deux unions naissent deux fils, Marc, en 1947, et Franck, en 1958.

Henry Bily a raconté sa déportation dans Destin à part (L’Harmattan, 1995).

Henry Bily a été interviewé à Nice le 10 juin 1997 par Isabelle Digard.

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