Paulette Babiz

Dans cet extrait Paulette Babiz décrit la fonction de secrétaire de la mission interalliée qu’elle exerce après la libération de Lyon.

Née Rosenberg, Paulette Babiz a vu le jour le 8 avril 1925 à Paris. Originaire de Pologne, sa mère Fanny Rosenberg est arrivée en France en 1919. Son père, Jules Rosenberg, l’a rejointe peu après, ayant déserté l’armée polonaise en proie à l’antisémitisme. Paulette Babiz grandit dans un milieu très pauvre, entourée de deux sœurs et d’un frère. Son père travaille chez Renault mais doit compléter son salaire en faisant les marchés avec son épouse. La famille s’installe à Bezons (Seine-et-Oise). Les parents obtiennent leur naturalisation française en 1927. Juifs non pratiquants, ils s’assimilent assez facilement. Politiquement, le père de Paulette est proche du parti communiste. Appelé sous les drapeaux en septembre 1939, il est démobilisé car il a quatre enfants.

Lors de l’invasion allemande, la famille fuit la banlieue parisienne. Elle y revient quelques semaines après l’armistice, sans Armand, le frère de Paulette, resté en zone Sud. En septembre 1941, la mère de Paulette organise le départ de son mari de la zone occupée menacé par les rafles. Avec ses filles, elle parvient à franchir la ligne de démarcation grâce à un passeur. La famille se reconstitue et s’installe à Brive-la-Gaillarde.

L’invasion de la zone Sud par les Allemands en novembre 1942 entraîne le départ d’Armand pour l’Angleterre par les Pyrénées. Son père suit le même chemin une semaine plus tard. À Brive, Paulette travaille comme bibliothécaire sous sa véritable identité, trois jours par semaine. Elle se livre aussi à des activités de Résistance, distribuant des tracts du mouvement Combat.

En mai 1943, les trois sœurs Babiz et leur mère partent pour Grenoble. Paulette y rencontre l’avocat Manfred Imerglik, membre de la Main d’œuvre immigrée (MOI). Elle participe à l’élaboration de journaux clandestins, au transport d’armes, cette fois sous une fausse identité. Sa plus jeune sœur qui n’a que huit ans, a été placée dans une ferme aux abords de la frontière suisse.

Après avril 1944, Paulette travaille à l’état major clandestin de l’Isère avec le commandant Le Ray. Elle devient agent de liaison du maquis du Vercors et effectue de longs trajets journaliers en bicyclette pour relier les différents secteurs. Après la libération de Grenoble, elle part avec le commandant Adrien Conus pour participer à la libération de Lyon. Elle occupe alors la fonction de secrétaire de la mission interalliée.

Elle retourne par la suite à Paris. Elle y retrouve les différents membres de sa famille et épouse, en 1945, un parachutiste rencontré au maquis avec lequel elle aura un enfant en 1946.

L’interview a été réalisée à Maisons-Laffitte le 3 juillet 1996. L’interviewer était Rafael Lewandowski et le caméraman Sylvain Rigollot.

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