Moshé Stiland-cnrd2016

Dans cet extrait Moshe Stiland évoque les activités culturelles organisées dans le camp de Gleiwitz.

Moshe Stiland, né Stilman, a vu le jour le 20 octobre 1924 à Dabrowa Gornicza, en Pologne. Son père est grossiste en fruits. Sa mère tient un magasin de mode où l’on vend des chapeaux. Elle abandonne son travail pour aider son mari et s’occuper de ses quatre enfants, Moshe et ses trois sœurs.

Moshe fréquente l’école communale ; puis, sa mère le met à l’école juive, en raison de l’antisémitisme ambiant. Moshe et ses sœurs sont membres de mouvements sionistes.

Après l’invasion allemande, Moshe ne peut plus aller au lycée. Il se substitue à certains adultes, moyennant salaire, pour effectuer le travail obligatoire auquel ils sont astreints.

Au printemps 1941, son père est arrêté et envoyé dans un camp de travail. L’une de ses sœurs est envoyée dans une prison, à Sosnowiec.

Moshe est engagé par un ferblantier qui travaille pour les Allemands. Il devient ensuite soudeur dans une usine de Dabrowa. Il parvient à faire sortir sa sœur de prison et s’installe avec sa famille dans le ghetto de la ville.

Arrêté en janvier 1942, il parvient à s’échapper. Sa mère et l’une de ses sœurs sont arrêtées à leur tour. Elles disparaîtront à Auschwitz.

Le 31 décembre 1942, une autre de ses sœurs accouche d’une petite fille.

Le 6 mars 1943, Moshe est arrêté avec un groupe de travailleurs. Il est déporté au camp de Blechhammer, en Haute-Silésie. Quinze jours plus tard, il est orienté vers le camp de Gleiwitz II où on l’emploie comme soudeur, dans une usine allemande.

En janvier 1944, Gleiwitz est rattaché au camp d’Auschwitz et le régime se durcit.

Le 17 janvier 1945, le camp est évacué. Doté d’habits civils, Moshe parvient à sauter d’un train à wagons ouverts sur lequel ont été embarqués les déportés. Il se trouve alors en Slovaquie. Arrêté, il parvient à sympathiser avec un officier qui le fait réintégrer un convoi de déportés, sans toutefois dénoncer son évasion. Le train atteint le camp de Mauthausen. Moshe est affecté dans une usine du camp de Gusen II. Il travaille à monter des carlingues de Messerschmitt.

Les Allemands finissent par s’enfuir face à l’avance soviétique. Moshe et un camarade sortent du camp et se rendent à Linz, où ils sont hospitalisés. Près de Munich, Moshe rencontre celle qui va devenir sa femme, Thérèse, une déportée française. Tous deux arrivent en France le 29 juin 1945.

Dans l’après-guerre, Moshe effectue une carrière de soudeur. Avec son épouse, il a eu une fille.

Moshe Stiland a été interviewé le 28 février 1996 à Paris par Norbert Lipszyc.

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