Francine Lorch-cnrd2016

Dans cet extrait, Francine Lorch interprète une chanson scout d’avant-guerre, qui était chantée au camp de Beaune-la-Rolande.

Née Christophe, Francine Lorch voit le jour le 18 août 1933. Elle est la fille de Robert Christophe et de Marcelle Nordman. Elle grandit à Paris dans une famille bourgeoise, juive et non pratiquante. Son père est historien.

Pendant la Drôle de guerre, la famille se réfugie à Nice. Après la défaite de la France, en juin 1940, elle remonte à Paris. Robert Christophe est fait prisonnier en Mayenne. Il est par la suite transféré en Allemagne.

Sous l’Occupation, la mère de Francine passe en zone Sud avec sa fille. Toutes deux sont arrêtées à La Rochefoucauld (Charente). Interrogée, la mère de Francine reconnaît qu’elles sont juives. D’abord emprisonnées à Angoulême, Francine et sa mère sont ensuite envoyées au camp de Poitiers où elles demeurent quelques jours. Transférées au camp de Drancy, elles y restent trois semaines avant d’être internées aux camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret).

Le statut de prisonnier de guerre de Robert Christophe, réglé par la Convention de Genève, met à l’abri de la déportation, dans un premier temps, Marcelle et Francine.

Celles-ci sont toutefois transférées une nouvelle fois à Drancy, le 21 juin 1943 ; elles y demeurent un an avant d’être finalement déportées au début du mois de mai 1944. Elles embarquent en gare de l’Est, dans des trains de voyageurs, et atteignent le camp de Bergen-Belsen, le 7 mai 1944.

Évacuées en direction du camp de Teresienstadt, elles ne l’atteignent pas.

Débarquées près du village de Tröbitz, dans le Brandebourg, elles y rencontrent les troupes soviétiques. Atteintes du typhus, elles sont prises en charge.

Pendant ce temps, Robert Christophe, libéré de son camp, part à leur recherche en Allemagne. En vain. De retour à Paris, il apprend que son épouse et sa fille se trouvent à Tröbitz et part les y retrouver.

La famille est de retour à Paris le 12 juin 1945.

Dans l’après-guerre, Francine éprouve des difficultés à reprendre le cours de son existence. Elle est employée comme décoratrice au Printemps avant de travailler à son compte. Elle épouse Jean-Jacques Lorch avec lequel elle a deux enfants.

Francine Lorch a rédigé ses mémoires dans un ouvrage intitulé Une petite fille privilégiée. Une enfant dans le monde des camps, 1942-1945 (CERCIL). Ses parents, Marcelle et Robert Christophe, ont publié Le miracle de nos prisons, réédité en 1995 sous le titre Une famille dans la guerre (1940-1945).

Francine Lorch a été interviewée le 4 septembre 1995 à Rocquencourt (Yvelines) par Sabine Mamou.