Vel d'Hiv

Sarah Montard

Dans cet extrait, Sarah Montard raconte comment elle est parvenue à s’échapper du Vélodrome d’Hiver avec sa mère, chacune de leur côté.

Sarah Montard (née Lichtsztejn) est née à Dantzig (ville libre sous la protection de la Société des Nations) le 16 mars 1928. Son père Moïse est un homme de lettres. Sa mère Maria est couturière. La famille émigre en France en 1930 et s’installe à Paris. Au début de la guerre, après une courte évacuation en Normandie, Sarah fait sa rentrée au lycée. En janvier 1940, elle est envoyée dans une colonie de l’Œuvre de secours à l’enfance (OSE) sur la côte d’Azur, à Boulouris-sur-Mer. Elle ne rentre à Paris qu’après la défaite française et reprend le lycée à l’automne 1940.

La famille se fait recenser en octobre 1940. Arrêté à l’été 1941, son père est envoyé au camp de Pithiviers mais s’en évade au mois de septembre. Il vit dès lors à Paris, dans un immeuble du XXe arrondissement, sous un faux nom. Sarah est arrêtée avec sa mère le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Les deux femmes s’échappent toutefois du vélodrome et poursuivent leur vie à Paris sous de fausses identités. Arrêtées une nouvelle fois le 24 mai 1944, elles sont déportées le 30 mai à Auschwitz-Birkenau après un bref passage à Drancy. Mises en quarantaine, elles sont ensuite versées dans des kommandos où elles effectuent des travaux de force. Séparées en octobre, elle ne se retrouvent que dans la Marche de la mort qui suit l’évacuation d’Auschwitz en janvier 1945. Menées à Gleiwitz, elles rejoignent Buchenwald puis le camp de Bergen-Belsen. Libérées par l’armée britannique le 15 avril 1945, elles sont ensuite rapatriées en France et entrent en Gare du Nord le 24 mai 1945.

Dans l’après-guerre, Sarah termine ses études puis entre à l’agence Reuter. Elle se marie en 1952 et donne naissance à deux enfants ; au moment de l’interview, elle a trois petits enfants.  Elle travaille au Muséum national d’Histoire naturelle et se trouve rattachée au CNRS où elle travaille jusqu’en 1983. Depuis 1983 – année de la mort de sa mère –, Sarah est très investie dans la transmission de son expérience, notamment par ses interventions en milieu scolaire.

Sarah Montard vient de faire paraître un ouvrage où elle raconte son expérience (Chassez les papillons noirs, Paris, Le Manuscrit, 2012).

 

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  • Arlette Testyler

    Language: French

    Arlette Testyler raconte la rafle du Vélodrome d’Hiver, le 16 juillet 1942, à partir de son arrestation avec sa mère Malka et sa sœur Madeleine. Elle décrit l’opération conduite à l’aube par la police française, explique  comment un policier aida une voisine et son enfant à échapper à la rafle. Arlette rappporte enfin ses impressions sur  son internement au Vélodrome d’Hiver.

    Arlette Testyler (née Reimann) est née le 30 mars 1933 à Paris (France). Ses parents, Abraham et Malka Reimann, sont des immigrés juifs originaires de Galicie (Pologne). Abraham est arrêté en 1941 et envoyé au camp de Pithiviers. Arlette, sa sœur Madeleine et leur mère sont arrêtées à leur tour,  par la police française, le 16 juillet 1942, et transférées au Vélodrome d’Hiver. Les trois femmes sont  ensuite emmenées au camp de Beaune-la-Rolande. Malka parvient à organiser leur évasion et leur fuite jusqu’à  Vendôme, où elles trouvent refuge.  Elles y demeurent dans la clandestinité jusqu’à la libération du territoire français par les forces alliées en 1944. Elles retournent ensuite  à Paris. Là, elles apprennent la destinée du père, Abraham, gazé à Auschwitz après avoir attrapé le typhus. Le choc de la nouvelle entraîne la détérioration rapide de la santé de Malka Reimann qui décède en janvier 1946.

    Dans l’après-guerre, Arlette et Madeleine épousent deux frères, tous deux survivants de la déportation, Charles et Yosef Testyler. Arlette et Charles donneront naissance à une fille, Marina. Au moment de l’interview, le couple avait trois petits-enfants.

    Arlette et Charles Testyler ont fait paraître un livre de mémoires croisées sur leurs deux expériences. Arlette et Charles Testyler, Les enfants aussi !, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2010.

    L’interview a été réalisée à Paris (France) le 7 décembre 1995. L’interviewer était Hélène Lévy et le caméraman Mark Niedelson.

     

  • Léon Favier

    Language: French

    Léon Favier raconte son transfert et son arrivée au Vélodrome d’hiver le 16 juillet 1942. Il décrit les conditions de transport et explique comment il retrouve, en compagnie de ses parents, d’autres membres de sa famille. Il évoque aussi l’atmosphère générale durant la première nuit en ces lieux.

    Léon Favier (Ickowicz de son vrai nom) est né à Paris, le 24 mai 1931, dans une famille d’immigrés juifs polonais. Le 16 juillet 1942, il est arrêté avec ses parents, Israël (Henri) et Rywka (Renée), lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Son grand frère Bernard échappe à l’arrestation grâce à l’aide d’un voisin qui le dissimule dans son appartement. Pendant son séjour au Vel’ d’Hiv’, Léon souffre d’une blessure qui a pour effet de le mettre à l’abri : il est transféré à l’hôpital Rothschild (Paris) pour y être soigné. Pendant ce temps, ses parents sont envoyés au camp de Beaune-la-Rolande puis, par la suite, à Auschwitz-Birkenau, où ils sont gazés. À la fin du mois de septembre 1942, un voisin aide Léon à retrouver sa tante maternelle. Armés de faux papiers, tous deux franchissent la ligne de démarcation et rejoignent Bernard à Châtelet-en-Berry. En octobre 1943, ils se réfugient au Grand-Lemps (Isère). Au printemps 1944, la venue des Allemands sur place les oblige à se cacher. La libération du territoire par les armées alliées permet aux fugitifs de retourner à Paris à l’automne 1944. Après la guerre, Léon habite chez sa tante jusqu’à la fin de sa scolarité. Il se marie en 1950. Ses deux enfants reçoivent les noms de Henry et de Renée, en hommage à ses parents.

    L’interview a été réalisée à Paris (France) le 29 octobre 1996. L’interviewer était Jacky Assoun et le caméraman Daniel Cattan.

     

  • Marcel Wainstain

    Language: French

    Marcel Wainstain raconte son expérience au Vélodrome d’Hiver. Il explique aussi comment il a pu sortir de ce lieu d’internement avec sa petite soeur Frajdla Wajnsztajn avant d’y rentrer à nouveau pour demeurer auprès de sa famille.

    Marcel Wainstain (Wajnsztajn) est né le 19 janvier 1922 à Varsovie (Pologne) dans une famille juive. Au début des années 1930, ses parents, Kalmen Wajnsztajn et Sura Zajfman, s’installent à Paris avec leurs trois enfants, Marcel, Moïse et Frajdla. Ils sont tous arrêtés le 17 juillet 1942, lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Envoyés au camp de Pithiviers, ils y sont séparés avant de tous connaître la déportation à Auschwitz-Birkenau. En novembre 1942, Marcel et son père sont transférés au camp d’Auschwitz I où ils sont séparés. Marcel ne reverra jamais son père. Il attrape le typhus et souffre d’insuffisance rénale ; il est finalement envoyé au camp de Schwientochlowitz en juin 1943. En novembre 1944, il demande à rejoindre le camp de Monowitz-Buna (Auschwitz III). Il y demeure jusqu’à la libération des lieux par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Après la libération, il demeure trois mois à Cracovie (Pologne) dans l’attente de son retour en France. Envoyé à Odessa (URSS), il est ensuite rapatrié à Marseille. De retour à Paris en mai 1945, il y retrouve sa financée Eve Nakielski qu’il avait rencontrée avant la guerre dans un mouvement sioniste. Ils se marient en novembre 1945 et donnent naissance à deux enfants, Claude et Pascale. Au moment de l’interview, Marcel a quatre petits-enfants.

    L’interview a été conduite à Paris le 1er juin 1995. L’interviewer était Sabine Mamou et le caméraman Mark Niedelson.

     

  • Regin Rybak

    Language: French

    Regin Rybak raconte ce qu’elle a vécu avec son fils Simon, lorsqu’elle a été arrêtée et emmenée au Vélodrome d’Hiver le 16 juillet 1942. Elle décrit les conditions d’internement et l’aide reçue d’un policier français pour sortir des lieux.

    Regin Rybak (née Wolf) est née le 4 mai 1916 à Bialobrzegi, à proximité de Kielce, à l’époque territoire de la Russie tsariste (aujourd’hui en Pologne). Sa famille, composée de son père Jacob Wolf, de sa mère Chaja Wolf-Birenbaum, et de ses trois sœurs, Pauline, François et Nicole, s’installe à Paris en 1930. Regin épouse Szama Rybak en 1935 et donne naissance à un fils, Simon, l’année suivante. Szama est enrôlé dans un Régiment de marche de volontaires étrangers à la déclaration de guerre, en septembre 1939. Regin et son fils sont arrêtés le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Ils demeurent au Vel’ d’Hiv’ durant trois jours jusqu’à ce qu’un policier les aide à en sortir. Ils se cachent ensuite avec de faux papiers à Saint-Denis-les-Ponts et à Tremblay-les-Villages, en Eure-et-Loir, jusqu’à la libération du territoire français en 1944. Ils retournent ensuite à Paris. En 1945, après la démobilisation de son mari, Regin et Szama entreprennent d’ouvrir un atelier de tailleur pour femmes. Au terme de ses études, leur fils Simon rejoint l’entreprise familial en tant que comptable. Marié, il est père de deux enfants.

    L’interview a été réalisée à Paris (France), le 23 avril 1997. L’interviewer était Daniel Bessman et le caméraman Philippe Auliac.

     

  • Michel Muller

    Language: French

    Michel Muller évoque sa fascination par la Tour Eiffel au moment où l’autobus qui l’emmène au Vélodrome d’Hiver passe devant le monument. Il décrit les conditions qu’il endure pendant quelques jours avec sa famille en ces lieux.

    Michel Muller est né le 26 janvier 1935 à Paris (France). Ses parents, Manek et Rachel, étaient des Juifs immigrés de Galicie (Pologne). Michel a deux frères, Henri et Jean, et une sœur, Annette. En dépit de conditions d’existence difficiles, la famille passe d’heureuses années dans le quartier de Ménilmontant, à Paris. Michel est arrêté avec sa mère et sa sœur le 16 juillet 1942 par la police française, lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Averti de l’imminence de l’opération, son père a pu se mettre à l’abri. Quant à ses frères, ils échappent à l’arrestation grâce à l’aide d’un voisin. Transportés au vélodrome, Michel, sa mère et sa sœur Annette y demeurent quelques jours avant d’être transférés au camp de Beaune-la-Rolande. Au début du mois d’août  1942, Michel et Annette sont séparés de leur mère puis envoyés au camp de Drancy. Rachel est déportée à Auschwitz-Birkenau et gazée à son arrivée. En octobre 1942, grâce à l’intervention de leur père, Michel et Annette sont extirpés de Drancy pour être placés dans un asile géré par l’Union générale des israélites de France (UGIF). Le 30 novembre de la même année, ils sont emmenés dans un orphelinat catholique, à Neuilly-sur-Seine, où ils retrouvent leurs frères. Les enfants de l’orphelinat sont ensuite dispersés et Michel est envoyé dans la Marne. Après la libération du territoire français, il connaît les maisons pour enfants de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), à Versailles puis à Fontenay-aux-Roses, avant d’être à nouveau réunis avec  ses frères et sœurs, à Neuilly-sur-Seine, autour de leur père. Dans l’après-guerre, Michel Muller mène une carrière d’acteur.

    L’interview a été conduite à Paris (France) le 8 juin 1995. L’interviewer était Norbert Lipszyc et le caméraman Bryan Bard.

     

  • Sarah Montard

    Language: French

    Dans cet extrait, Sarah Montard raconte comment elle est parvenue à s’échapper du Vélodrome d’Hiver avec sa mère, chacune de leur côté.

    Sarah Montard (née Lichtsztejn) est née à Dantzig (ville libre sous la protection de la Société des Nations) le 16 mars 1928. Son père Moïse est un homme de lettres. Sa mère Maria est couturière. La famille émigre en France en 1930 et s’installe à Paris. Au début de la guerre, après une courte évacuation en Normandie, Sarah fait sa rentrée au lycée. En janvier 1940, elle est envoyée dans une colonie de l’Œuvre de secours à l’enfance (OSE) sur la côte d’Azur, à Boulouris-sur-Mer. Elle ne rentre à Paris qu’après la défaite française et reprend le lycée à l’automne 1940.

    La famille se fait recenser en octobre 1940. Arrêté à l’été 1941, son père est envoyé au camp de Pithiviers mais s’en évade au mois de septembre. Il vit dès lors à Paris, dans un immeuble du XXe arrondissement, sous un faux nom. Sarah est arrêtée avec sa mère le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Les deux femmes s’échappent toutefois du vélodrome et poursuivent leur vie à Paris sous de fausses identités. Arrêtées une nouvelle fois le 24 mai 1944, elles sont déportées le 30 mai à Auschwitz-Birkenau après un bref passage à Drancy. Mises en quarantaine, elles sont ensuite versées dans des kommandos où elles effectuent des travaux de force. Séparées en octobre, elle ne se retrouvent que dans la Marche de la mort qui suit l’évacuation d’Auschwitz en janvier 1945. Menées à Gleiwitz, elles rejoignent Buchenwald puis le camp de Bergen-Belsen. Libérées par l’armée britannique le 15 avril 1945, elles sont ensuite rapatriées en France et entrent en Gare du Nord le 24 mai 1945.

    Dans l’après-guerre, Sarah termine ses études puis entre à l’agence Reuter. Elle se marie en 1952 et donne naissance à deux enfants ; au moment de l’interview, elle a trois petits enfants.  Elle travaille au Muséum national d’Histoire naturelle et se trouve rattachée au CNRS où elle travaille jusqu’en 1983. Depuis 1983 – année de la mort de sa mère –, Sarah est très investie dans la transmission de son expérience, notamment par ses interventions en milieu scolaire.

    Sarah Montard vient de faire paraître un ouvrage où elle raconte son expérience (Chassez les papillons noirs, Paris, Le Manuscrit, 2012).