UNESCO 2014 Aftermath and Legacy Body Text (FRENCH)
L’Holocauste a imprimé une marque indélébile sur l’Humanité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Pour la communauté internationale, l’Holocauste et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont démontré le besoin urgent de codifier les droits de l’homme et les valeurs universelles. Il a aussi induit le défi de sanctionner la culpabilité. Les crimes de guerre, de Nuremberg au procès d’Eichmann et, au-delà, a permis à la communauté internationale de poursuivre ce qui avait été initié en 1945. En 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Ces textes ont constitué un tournant dans la législation internationale et ont témoigné d’un engagement déterminé pour prévenir les tragédies futures à une telle échelle. Comme Elizabeth Holtzman, l’une des 62 participants aux tribunaux des crimes de guerre dans la collection audiovisuelle de l’USC Shoah Foundation, l’explique dans son témoignage, raconter les expériences passées et amener un coupable devant la justice sont deux manières d’essayer de prévenir, dans le future, les crimes contre l’Humanité.
La prévention des tragédies futures est aussi une composante fondamentale de l’effort international pour commémorer l’Holocauste. La commémoration est elle-même un autre type d’itinéraire, existant à travers les musées, la transformation des lieux de massacres en sites de mémoire, la mise en valeur des archives, les pièces théâtrales, le cinéma, l’art, et toutes les autres formes d’expression et de représentation. En 1994, l’USC Shoah Foundation a commencé une campagne pour illustrer l’ampleur et la profondeur des itinéraires dans l’Holocauste, et, vingt ans plus tard, la collection d’archives continue d’être développée par l’intégration de témoignages des victimes d’autres génocides et de crimes contre l’Humanité. Cet effort entrepris depuis vingt ans, et qui a déjà permis de rassembler des récits dans 58 pays, est une contribution aux initiatives mondiales dans ce champ. Lajos Cséri donne un éclairage sur ce que témoigner signifie pour lui, et sur le sens qu’il espère transmettre au monde.
Le fait de commémorer une période qui a eu tant d’incidences sur des millions de vies est complexe. L’hommage aux victimes comprend la célébration des vivants et de ceux qui les ont aidés à survivre. Yad Vashem - l’Institut Commémoratif des Martyrs et des Héros de l’Holocauste a fondé en 1963 une commission reconnaissant officiellement les actions héroïques et les actes des non-Juifs qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant l’Holocauste. Les sauveteurs reçoivent le titre honorifique de “Justes parmi les nations” (Hassidei umot haolam). La collection audiovisuelle de l’USC Shoah Foundation contient 773 témoignages dans 15 langues différentes qui traitent des Justes parmi les nations, et 823 témoignages dans 18 langues évoquant la reconnaissance de ceux qui ont apporté plus généralement leur aide. Betty Berz, dont le témoignage peut être visionné ici, a participé au processus d’attribution de ce titre à la famille Bastian, qui lui a sauvé la vie en la cachant à Paris pendant la guerre.
Les itinéraires dans l’Holocauste ont des significations variées pour les personnes. Cette exposition a d’abord donné un aperçu de la distance géographique couverte durant l’Holocauste. Des personnes se sont retrouvées de l’autre côté du globe, dans un pays voisin ou à des milliers de kilomètres... Nombre d’entre elles n’en sont pas revenues, contrairement à d’autres. Et celles qui en sont revenues ont reconstruit leur vie, ont raconté leur histoire, et ont contribué à donner une orientation au monde par cette expérience de l’Holocauste, une expérience qui résonne encore aujourd’hui.