Michel Muller évoque sa fascination par la Tour Eiffel au moment où l’autobus qui l’emmène au Vélodrome d’Hiver passe devant le monument. Il décrit les conditions qu’il endure pendant quelques jours avec sa famille en ces lieux.
Michel Muller est né le 26 janvier 1935 à Paris (France). Ses parents, Manek et Rachel, étaient des Juifs immigrés de Galicie (Pologne). Michel a deux frères, Henri et Jean, et une sœur, Annette. En dépit de conditions d’existence difficiles, la famille passe d’heureuses années dans le quartier de Ménilmontant, à Paris. Michel est arrêté avec sa mère et sa sœur le 16 juillet 1942 par la police française, lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Averti de l’imminence de l’opération, son père a pu se mettre à l’abri. Quant à ses frères, ils échappent à l’arrestation grâce à l’aide d’un voisin. Transportés au vélodrome, Michel, sa mère et sa sœur Annette y demeurent quelques jours avant d’être transférés au camp de Beaune-la-Rolande. Au début du mois d’août 1942, Michel et Annette sont séparés de leur mère puis envoyés au camp de Drancy. Rachel est déportée à Auschwitz-Birkenau et gazée à son arrivée. En octobre 1942, grâce à l’intervention de leur père, Michel et Annette sont extirpés de Drancy pour être placés dans un asile géré par l’Union générale des israélites de France (UGIF). Le 30 novembre de la même année, ils sont emmenés dans un orphelinat catholique, à Neuilly-sur-Seine, où ils retrouvent leurs frères. Les enfants de l’orphelinat sont ensuite dispersés et Michel est envoyé dans la Marne. Après la libération du territoire français, il connaît les maisons pour enfants de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), à Versailles puis à Fontenay-aux-Roses, avant d’être à nouveau réunis avec ses frères et sœurs, à Neuilly-sur-Seine, autour de leur père. Dans l’après-guerre, Michel Muller mène une carrière d’acteur.
L’interview a été conduite à Paris (France) le 8 juin 1995. L’interviewer était Norbert Lipszyc et le caméraman Bryan Bard.