Léon Favier (Vel d'Hiv)

Léon Favier raconte son transfert et son arrivée au Vélodrome d’hiver le 16 juillet 1942. Il décrit les conditions de transport et explique comment il retrouve, en compagnie de ses parents, d’autres membres de sa famille. Il évoque aussi l’atmosphère générale durant la première nuit en ces lieux.

Léon Favier (Ickowicz de son vrai nom) est né à Paris, le 24 mai 1931, dans une famille d’immigrés juifs polonais. Le 16 juillet 1942, il est arrêté avec ses parents, Israël (Henri) et Rywka (Renée), lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Son grand frère Bernard échappe à l’arrestation grâce à l’aide d’un voisin qui le dissimule dans son appartement. Pendant son séjour au Vel’ d’Hiv’, Léon souffre d’une blessure qui a pour effet de le mettre à l’abri : il est transféré à l’hôpital Rothschild (Paris) pour y être soigné. Pendant ce temps, ses parents sont envoyés au camp de Beaune-la-Rolande puis, par la suite, à Auschwitz-Birkenau, où ils sont gazés. À la fin du mois de septembre 1942, un voisin aide Léon à retrouver sa tante maternelle. Armés de faux papiers, tous deux franchissent la ligne de démarcation et rejoignent Bernard à Châtelet-en-Berry. En octobre 1943, ils se réfugient au Grand-Lemps (Isère). Au printemps 1944, la venue des Allemands sur place les oblige à se cacher. La libération du territoire par les armées alliées permet aux fugitifs de retourner à Paris à l’automne 1944. Après la guerre, Léon habite chez sa tante jusqu’à la fin de sa scolarité. Il se marie en 1950. Ses deux enfants reçoivent les noms de Henry et de Renée, en hommage à ses parents.

L’interview a été réalisée à Paris (France) le 29 octobre 1996. L’interviewer était Jacky Assoun et le caméraman Daniel Cattan.

 

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