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Dans cet extrait, Georges Casube raconte les activités théâtrales qui se déroulèrent au camp de Peiskretscham et auxquelles il participa.

Georges Casube, né Kaszub, a vu le jour à Krosniewice, en Pologne, le 15 février 1917. Sa mère, Frida, fait de la broderie ; son père, Nathan, est tailleur. Georges a un petit frère, qui décède en bas âge.

Après quatre années passées à Berlin, la famille s’installe à Paris, en 1923, dans le XVIIIe arrondissement. Georges fréquente l’école communale. À l’âge de 15 ans, Georges devient apprenti-fourreur. Il apprend ensuite le métier de coiffeur mais les lois de 1938, qui restreignent l’accès des étrangers à certaines professions, l’empêchent d’exercer ce métier. Il travaille alors aux côtés de son père, dans la confection. En 1937, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Marcelle.

Georges Kaszub s’engage volontairement dans la légion étrangère en septembre 1939. Envoyé au camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales), dans le 1er Régiment de marche de volontaires étrangers, il y demeure jusqu’en juin 1940, avant d’être démobilisé.

Sous l’Occupation, la boutique de son père est aryanisée. Prévenu de l’imminence d’une opération de police, en juillet 1942, les Kaszub échappent à la rafle du Vel d’Hiv en se cachant chez des amis. Peu après, ils sont arrêtés au niveau de la ligne de démarcation, alors qu’ils tentent de passer en zone Sud. Internés au camp de Pithiviers (Loiret), ils y demeurent trois semaines avant d’être déportés du camp de Drancy par le convoi du 26 août 1942.

Les hommes débarquent au camp de Cosel, avant Auschwitz, et sont orientés vers le camp de Annaberg. La mère de Georges disaparaît à Auschwitz. Avec son père, Georges est versé dans un Kommando qui construit des autoroutes. Tous deux rejoignent ensuite le camp de Peiskretscham où ils travaillent cette fois à la construction d’un nœud ferroviaire. Ils restent deux ans dans ce camp où se trouvent de nombreux Français.

En avril 1944, ils sont dirigés vers le camp de Blechhammer. Leur activité consiste essentiellement à porter des sacs de ciment. Nathan Kaszub décède de la dysenterie le 17 septembre 1944.

Lors de l’évacuation du camp, en janvier 1945, Georges Kaszub parvient à s’évader avec plusieurs compagnons. Un fermier qui les trouve dans sa grange les ramène aux Allemands en expliquant qu’ils se sont égarés. Évadés une seconde fois, ils rencontrent des soldats de la Luftwaffe qui les nourrissent et les raccompagnent au convoi de déportés. Ils arrivent finalement au camp de Gross-Rosen.

Mal accueillis par les détenus politiques communistes, ils demeurent quelques jours sur place avant d’être embarqués dans des trains partant pour Buchenwald. C’est dans ce camp que Georges est libéré, le 11 avril 1945, par les troupes américaines conduites par général Patton. Il parvient à faire prévenir sa fiancée qu’il est vivant. Emmené par camion à la frontière franco-allemande, il emprunte ensuite un train sanitaire de la Croix-Rouge française. Il arrive à Paris le 29 avril 1945.

Il retrouve des membres de sa famille après un passage par l’hôtel Lutétia.

Georges et Marcelle Casube se marient le 7 octobre 1945. Le couple donne naissance à un fils.

Georges Casube a été interviewé le 22 janvier 1996 à Paris par Phyllis Yordan-Bonny.

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